François Coadou : Depuis près de quatre ans, une partie de vos activités artistiques tourne autour de la pomme de terre : ce furent, pour commencer, des photographies, envoyées à quelques personnes sous la forme de cartes postales, avant d'être également tirées en grand format et exposées ; c'est aujourd'hui un film, Petits Pois de Bretagne : un genre de film documentaire. De prime abord, cela peut sembler étrange de vouloir ainsi faire œuvre à partir d'un légume, à savoir la pomme de terre. Comment cela vous est-il venu ?
NMPT : C'est une question que de nombreuses personnes nous posent. Pourquoi la pomme de terre ? Pourquoi pas la carotte ou le chou-fleur ? Eh non, nous ne nous sommes pas dit un jour qu'il fallait que nous choisissions un légume pour ne plus le lâcher ensuite.
Il est vrai que nous consommons des pommes de terre et que nous aimons ça. Quand la fondatrice du NMPT était petite, lorsqu'ils allaient, elle et son frère, chez leurs grands-parents paternels (ceux qui figurent dans le film Petits Pois de Bretagne), ils savaient bien que les boîtes à gâteaux n'étaient pas fort présentes dans les placards, mais il y avait une chose dont ils raffolaient, et elle la première, c'était les petites pommes de terre nouvelles que leur grand-mère cuisait à l'eau. À l'époque ils mangeaient cela comme des biscuits, avec autant de plaisir et de gourmandise. Déjà petite, donc, elle dévorait les pommes de terre. Elle raconte avoir cette image en tête de sa mère, debout derrière l'évier de la cuisine, lavant des pommes de terre et les coupant en frites, et elle, à sa gauche, se mettant sur la pointe des pieds et laissant passer sa petite main afin de « voler » quelques frites et de les manger crues. Elle adorait ça ! Quand sa mère se rendait compte des allées et venues de sa main et des frites qui disparaissaient, elle lui demandait d'arrêter, mais c'était plus fort qu'elle. Elle avait déjà un réel appétit pour la pomme de terre. Mais malgré tout, ce n'est pas la raison de cet « abandon artistique » à la pomme de terre.
Le NMPT est arrivé en novembre 2009. La fondatrice du mouvement était alors étudiante en cinquième année à l'École Supérieure d'Art de Toulon. En ce début d'année scolaire elle se trouvait face à un vide, un manque d'idées. Elle ne savait pas trop par où aller. Un jour, avec une amie, elles se sont rendues dans une petite librairie sur le port de Toulon. Chacune de leur côté elles ont parcouru les rayons et les livres. Elle avait envie de s'évader en lisant, mais pour cela il fallait qu'elle trouve le livre qui le lui permette. Après une bonne heure à farfouiller, rien. Elle s'est donc dirigée vers le rayon des livres de cuisine, car elle a plaisir à cuisiner à ses heures perdues. Et puis là, elle est tombée sur un livre des Éditions Minerva que nous appelons aujourd'hui LA BIBLE DE LA POMME DE TERRE : cent recettes à base de pommes de terre, des recettes qui avaient toutes l'air plus délicieuses les unes que les autres. Et cela pour seulement cinq euros ! Elle s'est donc empressée d'acheter l'unique exemplaire alors présent dans les rayons. Suite à cette virée, elle est retournée à son appartement toulonnais. Puis elle a posé le livre sur le bord d'une table. Le lendemain midi, elle a préparé des pommes de terre pour le déjeuner. Il y en avait une qu'elle n'avait pas épluchée, car elle était de trop, étant donné qu'elle était seule à manger. Elle l'a mise debout contre le mur carrelé, sur son plan de travail. Pendant la cuisson des pommes de terre, elle s'est assise sur le bord de son lit et elle a feuilleté le livre acheté la veille. Elle s'est alors dit que c'était assez étrange d'aller dans cette librairie à la recherche d'un livre pour s'évader et de revenir avec cet unique recueil de recettes. Et c'est à peu près à ce moment-là que tout a commencé. Voulant occuper son temps pendant la cuisson à l'eau des pommes de terre, elle a attrapé son appareil photo numérique, elle l'a brandi juste au-dessus de la casserole de cuisson, et elle a photographié la pomme de terre restée seule, debout, contre le carrelage. Elle a posé l'appareil, terminé de préparer son déjeuner et puis elle l'a consommé. Dans l'après-midi, elle a chargé les photographies du tubercule sur son ordinateur et elle les a observées. Elle s'est alors dit qu'il fallait peut-être y ajouter un texte. Elle a réflechi pendant un bon moment, transformant des feuilles blanches en brouillons, pour finallement arriver à cette simple phrase : « Abandonnons-nous à la pomme de terre ». Une espèce de propagande. Elle a décidé d'imprimer cette image en vingt exemplaires numérotés, au format 10x15cm, elle a écrit au dos de chacune l'adresse postale d'amis et de connaissances, elle y a collé un timbre et elle les a glissées dans la petite boîte jaune derrière chez elle. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait de cela. Rien de particulier apparemment. Elle s'était dit qu'elle allait les poster et qu'elle verrait bien. Comme une bouteille lancée à la mer. Et la mer a répondu ; ou du moins : un des destinataires. Il a envoyé par e-mail le compte-rendu de recherches qu'il avait effectuées sur internet à propos d'artistes ayant travaillé autour de la pomme de terre. Parmi ces images, elle a découvert une peinture datant de 1886 intitulée La petite éplucheuse de pommes de terre, réalisée par un peintre suisse, Albert Anker. Elle a été charmée par cette peinture et elle a voulu y répondre par la photographie. Mais elle n'a jamais aimé photographier les humains, car ils ont tendance à trop jouer, à perdre leur naturel, et cela ne l'intéressait pas. Voilà pourquoi elle a prit la décision de poser elle-même, en utilisant le retardateur de son appareil photo, en se travestissant, en se transformant en cette petite éplucheuse de pommes de terre. Puis elle a posté cette photographie, elle a reçu des réponses auxquelles elle a répondu, et ainsi de suite. C'est de cette manière qu'est né le NMPT.
François Coadou : Depuis novembre 2009, existe donc quelque chose que vous appelez le NMPT : Nouveau Mouvement de la Pomme de Terre. Il regroupe, si j'ai bien compris, les œuvres que vous réalisez autour de la pomme de terre, ainsi que ces réponses dont vous venez de parler, que vous n'attendiez pas forcément au départ, mais qui sont arrivées en grand nombre. Pouvez-vous préciser, cela dit, quelle signification exacte prend pour vous ce mouvement, dont vous insistez dans le nom sur la nouveauté ? En quoi donc est-il nouveau ? Le terme de mouvement est évidemment chargé de sens dans le champ de l'art. S'agit-il d'un nouveau mouvement artistique ? Ou d'une parodie de mouvement artistique, ce dont l'objet choisi, la pomme de terre, serait l'indice ? Dès lors, ne s'agit-il pas surtout, par-là, de faire mouvement dans l'art d'une nouvelle manière, du moins d'une autre manière, d'en faire bouger les pratiques et les frontières ?
NMPT : Comme nous l'avons précisé plus haut, lorsque la fondatrice du NMPT a posté la première photographie elle ne savait pas ce qu'elle attendait en retour, mais depuis bientôt quatre ans nous avons reçu de nombreuses images, ainsi que des vidéos, des objets, des mots, des recettes. Et même des pommes de terre vivantes !
Nous avons commencé à envoyer nos photographies à quelques personnes par voie postale, ensuite nous les avons également envoyées par e-mail aux personnes qui ne recevaient pas la version papier, ce que nous continuons de faire. Puis, suivant les modes actuelles, nous avons créé une page Facebook. Nous aimons le côté bavard de cet espace virtuel. Qui veut parler « pomme de terre » y est le bienvenu. C'est par ce biais-là que nous avons commencé à amasser un ensemble de réponses ou plutôt de clins d'œils. Ce qui nous plaît dans ces petits gestes, c'est que ces personnes ne cherchent pas à « créer une œuvre », mais nous envoient ce qu'elles découvrent, leurs pensées : « J'ai mangé une tourte aux pommes de terre chez des amis, je l'ai prise en photo avec mon iPhone avant que nous la mangions. » ; « Connaissez-vous cette chanson où ils parlent de pomme de terre ? » ; « J'ai découvert la tombe de Parmentier, je l'ai prise en photo pour vous. » Nous gardons précieusement chacune de ces réponses, nous classons soigneusement les images envoyées, nous collectionnons les pommes de terre, les laissant germer, vieillir et fletrir. Afin de garder une trace de leur évolution, nous prenons soin de toutes les photographier plus ou moins régulièrement en annotant leur âge et leur provenance (lieu de récolte ou d'achat). Nous avons regroupé l'ensemble de ces pensées dans ce que nous appelons le Cabinet de curiosités du NMPT dans lequel nous avons également inséré notre collection personnelle de pommes de terre, notamment la plupart de celles présentes sur nos photographies, ainsi que nos autres trouvailles, images et objets. À chaque réception d'un de ces dons, le nom de la personne nous ayant fait part de cette pensée entre sur une liste. Cette dernière regroupe l'ensemble des personnes faisant partie du NMPT. Nous avons également ajouté le nom de ceux à qui nous avons envoyé, ne serait-ce qu'une fois, une photographie par voie postale. Ainsi, aujourd'hui près d'une centaine de personnes sont devenues membres du NMPT sans forcément en être informées.
Cela fait donc bientôt quatre ans qu'un ensemble de personnes fait partie d'un mouvement artistique sans le savoir et sans en connaître les objectifs. Voilà pourquoi nous avons souhaité mettre en quelque sorte ici les choses à plat avec toi, François, sous la forme d'un entretien que nous nommons manifeste. Car tout bon mouvement doit être accompagné de quelques écrits de ce genre, afin de savoir un peu où on met les pieds.
Nous avons nommé « mouvement » cette activité autour de la pomme de terre à partir du moment où l'on a commencé à nous répondre. On s'est alors rendu compte que l'on n'était pas seuls dans ce bazar.
Au fur et à mesure de nos recherches et découvertes, nous nous sommes dit que tout était à faire avec ce tubercule. À faire mais aussi à revoir, à revisiter, comme nous avons pu le faire avec la peinture d'Albert Anker, La petite éplucheuse de pommes de terre, ou encore avec It is... with me! de Roy Lichtenstein (1963), ce qui a donné les photographies La jeune éplucheuse de pommes de terre et Friet Kiss. On peut également retrouver dans nos photographies quelques références à Georges de La Tour ou à Johannes Vermeer, par l'usage de certains types d'éclairages. En fin de compte, on est pas mal dans la peinture.
Nous voyons le NMPT comme un prétexte à bricoler des « trucs » et à faire des rencontres. C'est sans doute le pourquoi du mot « nouveau » dans ce nom « Nouveau Mouvement de la Pomme de Terre », car malgré les nombreux artistes ayant travaillé autour de la pomme de terre, aujourd'hui tout reste à faire, tout est à penser.
Plus haut, nous avons parlé d'une sorte de propagande en citant la phrase présente sur la première photographie envoyée : « Abandonnons-nous à la Pomme de Terre ». Même sans attente particulière, ce premier envoi avait tout de même pour but, sans doute quelque peu ironique, d'engrainer ses récepteurs dans quelque chose autour de la pomme de terre, et quand nous voyons le nombre de réponses reçues depuis la naissance du NMPT, nous trouvons que c'est chose faite. Mais si, au départ, nous trouvions une certaine ironie dans la pomme de terre et que cela nous amusait assez de lancer quelques appels pour un abandon face à cette dernière, et de nommer cela « mouvement artistique », nous nous sommes par la suite rendu compte des nombreuses ouvertures et possibilités offertes par ce tubercule. Donc pour répondre à ta question, nous pensons qu'au départ ce nouveau mouvement était uniquement ironique, mais qu'aujourd'hui, suite aux réactions de chacun, il a pris une dimension plutôt sérieuse. Tout en gardant une bonne part d'humour.
Il y a une chose importante pour nous avec le NMPT, c'est de discuter comme on pourrait dire « le bout de gras », avec qui le souhaite, sans mettre de frontière. Nous transformerions l'expression précédente en celle-ci : « discuter pomme de terre. » Ce qui nous plaît c'est de parler du NMPT et de faire des choses pour ce dernier avec des personnes qui n'ont pas forcément un intérêt pour l'art mais qui en ont pour le tubercule, qui ont plaisir à le cultiver et à le consommer. Qui n'a jamais mangé de pommes de terre ? Vous, lecteur, vous en mangez ? Il n'y a pas de frontières, pas de crainte à se dire « l'art je n'y connais rien. » Et les frites, vous-y connaissez quelque chose ? Oui ? Alors c'est parti ! Faisons ensemble. La pomme de terre peut être travaillée de mille manières, que ce soit artistiquement ou culinairement. D'ailleurs, le NMPT, ce n'est pas uniquement des photographies, des films ou une collection de dons, c'est aussi un plein de gourmandises. Depuis une bonne année et demie, nous inventons des recettes de choses sucrées à base de pomme de terre. Ce sont Les quatre-heures du NMPT. Nous testons des choses qui ne donnent pas toujours un résultat concluant, mais à force d'essais nous arrivons à créer des confitures à la pomme de terre et à l'abricot ou à la fraise, des pains, des crèmes, des gâteaux ou encore des biscuits, tous succulents, croyez-nous. Et quand il s'agit de nourriture, là, tout le monde peut en parler. Nous nous sommes rendu compte qu'en commençant par parler « bouffe », on arrive, de toute manière même avec les plus réticents, à parler d'art. Et nous considérons de toute façon la nourriture comme étant une certaine forme d'art, avec autant de recherches et de références, avec un même attachement à l'esthétique.
Il s'agit donc d'un mouvement autour duquel on tourne. Il y a un point central qui est la pomme de terre et un ensemble de germes qui s'y rattachent. Ces germes représentent toutes les possibilités, les ouvertures qu'on peut y trouver, comme par exemple la photographie, la peinture, la nourriture ou encore la science et l'agriculture.
Nous ne sommes pas les seuls représentants de ce mouvement. Nous en sommes certes le noyau, mais chaque personne nous ayant fait part de quelque chose en fait également partie.
François Coadou : Vous citez, en parlant de vos photographies, des références issues de la peinture. Quant à moi, et s'agissant cette fois du NMPT pris dans l'ensemble, je ne peux m'empêcher de penser à d'autres références : il y a bien sûr ce qu'a fait Marcel Broodthaers avec les moules, dont je crois savoir que c'est quelque chose d'important pour vous ; il y aurait aussi le mail art, le eat art, Fluxus, bref, des mouvements artistiques qui ont essayé de penser et surtout de pratiquer l'art autrement, dans ses rapports notamment avec la vie, entendons avec la vie quotidienne. De même se méfiaient-ils au plus haut point de l'esprit de sérieux qui possédait et qui possède encore, trop souvent, le(s) milieu(x) de l'art. Il me semble que le NMPT appartient à la même famille. N'est-ce pas ?
NMPT : Ah, Marcel Broodthaers ! Oui, il a lui aussi quelque chose à voir avec la naissance du NMPT, lui et Alain Bashung. Nous y avons pensé lorsque nous avons répondu à ta première question, pour finalement laisser cela de côté. Parlons-en donc ici.
Lorsque la fondatrice du NMPT a envoyé la première photographie par voie postale, elle avait mis en place une équation, comme s'il fallait qu'elle trouve une justification à cette image. Cette équation était la suivante : Marcel Broodthaers + Alain Bashung = la pomme de terre. Une équation qui à vrai dire ne nous avance pas plus, car elle ne nous aide en rien dans une quelconque compréhension de la photographie. Nous pensons que c'était d'ailleurs ce qu'elle recherchait. Nous avons toujours pris plaisir à donner de fausses explications, de fausses pistes. Nous n'aimons pas devoir nous expliquer, comme s'il fallait prouver que ce que nous sommes en train de faire est utile. Utile à quoi, utile pour quoi ? En pensant « Bashung », elle avait en tête la chanson Gaby oh ! Gaby, plus précisément cette citation : « Alors à quoi ça sert la frite, si t'as pas les moules ? », phrase qu'on entend à la toute fin. Quant à Marcel Broodthaers, elle pensait effectivement à ses célèbres moules. Elle s'est dit : si ce dernier a œuvré avec des moules, et qu'Alain Bashung nous demande à quoi sert la frite sans les moules, alors, de même, à quoi servent les moules sans la frite ? Et qui dit « frite » dit « pomme de terre ». Mais il serait en fait plus simple de dire que nous apprécions beaucoup l'œuvre de Marcel Broodthaers, et pas uniquement ses moules, et que nous aimons également introduire le NMPT en passant le clip Gaby oh ! Gaby d'Alain Bashung. Pour nous, c'est ça le NMPT. Nous pensons qu'il ne faut pas trop se prendre au sérieux. Nous sommes d'ailleurs conscients que nous le sommes sans doute encore un peu trop. Nous pensons à une phrase que Jean Dupuy nous a dite un jour au téléphone : « Vous êtes un peu trop sérieux, il faut vous lâcher, vous savez, avec Filliou on se marrait vraiment ! » Nous pensons souvent à cette phrase. À vrai dire, il est parfois plus simple de tout maîtriser plutôt que de réussir à se lâcher. Nous n'avons pas encore trouvé comment on fait.
François Coadou : Comment voyez-vous l'avenir du NMPT ? Quels sont les projets en cours ?
NMPT : Nous discutions un jour du NMPT avec un ami, si nos souvenirs sont bons nous nous étions abandonnés à la pomme de terre depuis peu ; nous en sommes venus à parler de la durée de ce nouveau « projet », en se posant la question suivante : pendant combien de temps ça va durer cette histoire de pommes de terre ? Nous avons répondu sans trop réflechir : toute la vie. Ça peut paraître étrange une telle réponse, mais nous aimons nous fixer une durée lorsque nous entamons un projet : une heure, un an, une vie. Et pour celui-ci notre choix fut : une vie. Nous entendons par-là que le NMPT ressurgira toujours, même s'il se peut aussi qu'il y ait des moments d'absence.
Il débarquera donc toujours dans certaines boîtes aux lettres, et cela à des rythmes variés, un envoi du NMPT, une sorte de « I'm still alive » à la manière de On Kawara. Jusqu'à aujourd'hui, ça a toujours été des photographies, mais nous imaginons que par la suite il pourrait aussi y avoir du texte et d'autres choses, comme ce présent manifeste.
Nous cherchons aussi à nous mettre à la peinture. Mais pas n'importe laquelle : une peinture à base de pomme de terre, où cette dernière sert de liant. Cela fait un moment que nous y pensons et nous rassemblons petit à petit les matériaux. Nous prévoyons la construction des châssis, l'achat des pigments, etc. Le tout très lentement. Nous avons un rapport complexe avec la peinture. Nous l'avons mise de côté il y a plusieurs années de cela, sans cesser pour autant d'être attirés par elle. On verra bien ce que cette tentative de retrouvailles donnera.
Nous avons donc plusieurs projets en tête pour le Nouveau Mouvement de la Pomme de Terre, mais le temps passe et nous le savons bien, certains de ceux-ci ne deviendront jamais rien d'autre que quelques lignes à l'état de brouillons. Espérons que de futures découvertes et rencontres permettront la création de nombreux germes à ce mouvement.
Interview uitgevoerd door François Coadou. Qu’est-ce que le NMPT ?, Éditions Mitraillette, Tract n°4, 2013, Brussel.